Une fusion de l’art visuel avec la musique :
Ce projet promeut le talent des enfants et jeunes gens en plaçant l’art visuel et la musique au sein de leur développement personnel et académique. L’art éclaire notre regard sur le monde. C’est un langage d’émotion et d’analyse qui au-delà des mots, nous fait découvrir l’essence de toute réalité.
Nous poursuivons une recherche sur la façon dont nous percevons et utilisons des images mentales dans le mécanisme de la pensée. En enseignant le dessin et la peinture à des enfants âgés de 7 à 11 ans, j’ai découvert qu’en écoutant de la musique, les enfants développaient instantanément de belles lignes et une expression profonde. Le rythme, la musique portent en eux tant d’émotion qu’elles entraînent notre esprit en un envol spontané, à-travers une image, une donnée mentale ou une tâche pratique. En quelque sorte, le rythme et les sons infusent une énergie. Ecouter de la musique en même temps que l’on observe un objet semble éclaircir et approfondir notre vision.
Un enfant n’est maladroit que s’il se sent menacé et vulnérable devant une tâche nouvelle. Et il est particulièrement fascinant de voir des enfants dyslexiques qui d’habitude expriment leur frustration par des lignes et des formes brisées, soudainement dessiner avec une précision extraordinaire.
En son flot continu, la musique établit et maintient un lien entre la main et le cerveau.
Ce phénomène en révèle un autre, très simple mais fondamental : tandis que les enfants deviennent conscients qu’à travers leurs lignes et leurs couleurs, ils projettent des émotions, ils créent un code visuel et symbolique précis, plus puissant que leur langage originel. Dans cette littérature visuelle, ils projettent les éléments individuels et universels de leur humanité.
Ils analysent autant qu’ils créent lorsqu’ils comparent une image à un son et à une émotion. En d’autres termes, une perception simultanée du rythme, de l’image et de l’émotion structure l’esprit. L’art de dessiner ou de peindre devient une rhétorique visuelle.
La perception du rythme, de cette structure fondamentale, de cette dualité qui est de l’essence de toutes choses et que l’on pourrait définir comme une
organisation de contrastes, de dimensions opposées de lignes et de couleurs, est facile à acquérir.
C’est une prise de conscience soutenue dans l’organisation d’une image : l’émotion est projetée et mesurée par le geste, son énergie, son rythme ou par l’intensité de la couleur.
Ainsi un flot d’images mentales formées intuitivement précède le geste. C’est grâce à cette visualisation, cette construction mentale accomplie sans crainte, sans limites physiques que l’enfant se concentre, imagine, opère des choix. Percevoir la beauté d’une ligne ou d’une couleur à-travers la beauté de la musique devient un réflexe aussi naturel que respirer.
La pensée et la construction de l’image ( peinture ou sculpture), sont les mêmes reflets d’un regard intérieur. Percevoir, ressentir une ligne ou une couleur comme une émotion ou un son spécifique, c’est la découverte de notre langage originel et universel, aux variations infinies.
En créant, en incarnant nos pensées par l’image, sous l’habit des mots, nous percevons un reflet si profond et précis de la vérité.
Béatrice Cofield, Founder of Young Masters of Arts/ Enfants des Arts
